L’hypertension artérielle se définit par une élévation trop importante de la pression dans les artères, élévation qui persiste dans le temps. Il s’agit de la plus fréquente maladie chronique dans le monde. 

L’hypertension artérielle en quelques chiffres

L’hypertension artérielle touche environ 15 millions de français. Parmi les personnes atteints de cette maladie, 20% ne sont pas traitées, et environ 50% des patients traités ne sont pas équilibrés. Il s’agit de la première cause d’insuffisance cardiaque (à fraction d’éjection conservée) et d’accident vasculaire cérébral.

L’hypertension artérielle( HTA) est définie par des valeurs cliniques de pression artérielle (PA) supérieure à 140/90mmHg. Ces mesures doivent être constatées à plusieurs reprises, lors de 3 consultations successives, sur une période de 3 à 6 mois.

Qu’est-ce que la pression artérielle ?

Quand le cœur se contracte, il agit comme une pompe qui propulse le sang dans toutes les artères pour apporter énergie et oxygène à l’organisme. Le sang, ainsi mis en circulation, exerce une pression sur la paroi des artères. Cette pression ou tension artérielle peut être mesurée, et on l’exprime en millimètres de mercure (mmHg) ou en centimètres de mercure (cmHg).

La pression ou tension artérielle s’exprime par deux valeurs :

  • l’une, dite systolique correspond à la pression dans les artères au moment où le cœur se contracte (systole) et éjecte le sang dans le réseau artériel (c’est la pression maximale du sang) ;
  • l’autre, dite diastolique correspond à la pression dans les artères au moment où le cœur se dilate et se remplit, entre deux contractions (c’est la pression minimale du sang).

La tension artérielle n’est pas constante : elle varie tout au long de la journée. Elle est basse la nuit en position allongée, elle augmente en position debout, et davantage encore lors des efforts physiques.

Hypertension artérielle et urgence

L’HTA sévère se définit par des chiffres avec une pression artérielle systolique (PAS) > 180mmHg ou une pression artérielle diastolique (PAD) > 110mmHg d’emblée. 

On parle de maladie hypertensive lorsque celle-ci est associée à une atteinte d’organes cibles (cœur, reins, vaisseaux), ou d’urgence hypertensive lorsqu’il existe une hypertension artérielle compliquée d’un fond d’œil grade III ou d’un accident vasculaire cérébral.

En cas d’HTA très importante, un traitement doit être mis en place plus rapidement afin d’éviter des complications pouvant être gravissimes. Dans certains cas, une hospitalisation en milieu spécialisé peut être préconisée afin d’équilibrer les chiffres tensionnels et rechercher l’origine de l’apparition de cette poussée hypertensive.

Comment dépister l’hypertension artérielle ?

C’est au rôle du médecin traitant, du pharmacien, de la médecin du travail, des centres de dépistage ou de rééducation de rechercher systématiquement une éventuelle hypertension artérielle. 

Néanmoins, certains symptômes tels que des maux de tête, une sensation de vertige, une fatigue inexpliquée, des troubles visuels, des saignements de nez ou hémorragies conjonctivales, un essoufflement à l’effort, peuvent se manifester et faire suspecter une HTA

Qu’est-ce que l’effet blouse blanche ? 

Il s’agit d’une hypertension artérielle induite par l’opérateur (médecin, infirmière) prenant la tension chez un patient, alors qu’il n’existe pas forcément d’HTA. On le retrouve dans la majorité des cas chez des sujets jeune, les femmes enceintes et les personnes âgées.

Dans le cas d’un doute sur l’existence d’une hypertension artérielle, votre médecin peut vous inviter à réaliser une automesure tensionnelle à domicile. Elle permet ainsi de poser le diagnostic et de suivre les chiffres tensionnels chez des patients traités.

La moyenne des chiffres de l’automesure tensionnel à domicile doit être inférieur à 135/85mmHg pour écarter une éventuelle HTA. Il est également intéressant d’observer les chiffres dans le détails. En cas de doute, ou d’impossibilité à réaliser une automesure tensionnelle, un holter tensionnel, qui consiste à mesurer la tension artérielle à intervalle régulier sur une période de 24h, peut être indiqué.

Téléchargez votre fiche d’automesure tensionnelle.

Existent-ils plusieurs types d’hypertension artérielle ?

Oui. L’HTA la plus commune est l’hypertension artérielle essentielle. Cependant, ils existent d’autres cas particuliers.

L’hypertension artérielle essentielle 

Il n’existe pas de facteur précis expliquant ce type d’HTA. Plusieurs, facteurs seraient à l’origine de l’apparition de celle-ci :

  • L’âge est le principal facteur de risque d’HTA. Avec le viellissement, la paroi des artères devient moins souple. Le risque d’hypertension artérielle augmente avec l’âge et atteint 40 % des personnes à 65 ans et 90 % à 85 ans.
  • L’origine ethnique : les Antillais et les personnes originaires du sud de l’Asie sont plus susceptibles de développer une hypertension artérielle.
  • Les antécédents familiaux : le risque est plus élevé si des membres de la famille ont eu ou ont une hypertension artérielle. Il existe quelques formes familiales héréditaires d’HTA.
  • Une mauvaise hygiène de vie (inactivité physique, alimentation déséquilibrée, éthylo-tabagisme, etc.).

Les autres types d’hypertension artérielle

L’HTA secondaire se définit par : 

  • HTA sévère (PAS > 180mmHg ou PAD > 110mmHg) d’emblée
  • âge < 30 ans
  • hypokaliémie associée 

On parle d’HTA diastolique si la pression artérielle diastolique est supérieure à 90mmHg. Chez des sujets de plus de 75 ans, on suspecte alors :

  • Hyperaldostéronisme 1re
  • Néphropathie (insuffisance rénale, infection urinaire à répétitions) 
  • Sténose rénale (athéromateuse, dysplasie)
  • Phéochromocytome

L’HTA peut également être retrouvée chez des sujets jeunes dont les origines sont multiples :

  • Coarctation aortique
  • Sténose rénale dysplasique 
  • Endocrinopathie
  • Obésité (25% des HTA chez jeunes)

Certains médicaments peuvent être à l’origine d’une HTA tels que : 

  • Contraceptions par éthynil-oestradiol (anneaux vaginaux, patch OP, pilule OP). Ceci est lié à une stimulation rénine-angiotensine à l’origine d’une rétention hydrosodée (hyperaldostéronisme 2nd).
  • Anti-dépresseurs (accélère le métabolisme des anti-HTA).
  • Immunosuppresseurs (néphropathie iatrogénique avec rigidité vasculaire).

Dans le cadre d’une HTA associée à une hypokaliémie, il faut suspecte un hyperaldostéronisme :

  • Primaire : adénome surrénalien de Conn
  • Secondaire : sténose des artères rénales, pseudo-syndrome de Cushing

Enfin, il existe d’autres situations pouvant entraîner une HTA :

  • Syndrome de Cushing clinique
  • Phéochromocytome (Triade de Ménard : palpitations / tachycardie, sueurs, céphalées)
  • Anisotension membres supérieurs / inférieurs = suspicion = coarctation de l’aorte
  • Insuffisance rénale

L’hygiène de vie : la base fondamentale contre l’hypertension artérielle

Une fois le diagnostic d’HTA posé, votre médecin introduira le traitement de son choix. Néanmoins, le respect des règles hygiéno-diététiques ainsi que la pratique d’une activité physique régulière (30 minutes toutes les 48h) sont la base de la prise en charge. 

Certaines habitudes sont susceptibles de faire augmenter la valeur de la tension artérielle :

  • Une alimentation riche en sel, et pauvre en fruits et légumes. Une alimentation trop riche en sel favorise l’HTA. Une grande partie de notre consommation en sel provient d’aliments qui n’ont pas forcément un goût très salé (le pain, les aliments en conserve, les produits industriels et surgelés) : on parle de sel « caché ». On peut également limiter sa consommation en réduisant la quantité de sel ajoutée aux aliments ou à l’eau de cuisson.
  • Une consommation importante d’alcool.
  • La consommation excessive de réglisse qui augmente la tension artérielle.
  • Une activité physique insuffisante et une sédentarité excessive. Pratiquer une activité physique régulière, quelle que soit sa nature (marche rapide, jardinage, déplacements à vélo, etc.), permet d’améliorer sa tension artérielle.
  • Un surpoids ou une obésité. On parle de surpoids si l’indice de masse corporelle (IMC : poids (kg) / taille (m)²) est supérieur à 25, et d’obésité s’il est supérieur à 30.
  • La consommation de tabac.
  • Une vie stressante.
  • Des anomalies du cholestérol sanguin. Un taux élevé de mauvais cholestérol et un taux faible de bon cholestérol.

Une amélioration de ces différents facteurs permet ainsi une diminution des chiffres tensionnels.

Besoin de plus d’informations sur l’hypertension artérielle, parlez-en à votre médecin !

Sources : Ameli.fr, Le Concours médical – Tome 136 l N°4 l Avril 2014

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